Luc en Lozère (Occitanie)

Le Massif du Tanargue à Loubaresse en Ardèche (Auvergne-Rhône-Alpes). Chemins de randonnées: GR®4, GR de Pays Le Cévenol, Tour du Tanargue et Tour de la Montagne Ardéchoise.

 

Le Massif du Tanargue

Le Tanargue, majestueux géant du Massif central, se dresse tel un gardien de pierre, culminant à 1 511 mètres au sommet du Grand Tanargue. Étiré entre l’ouest et l’est sur une distance de 15 à 20 kilomètres, son envergure embrasse environ 50 kilomètres, couvrant une surface de 4 726 hectares. Surnommé la « montagne du Tonnerre », il résonne des murmures des orages d’antan.

Son climat cévenol, caractérisé par des précipitations parmi les plus abondantes de France métropolitaine, tisse un voile de brume et de verdure sur ses flancs. Le Tanargue est une toile vivante, une muse pour les conteurs et les artistes, qui a nourri de nombreuses légendes et œuvres dans le cœur de l’Ardèche.

Les chemins du Tanargue sont foulés par les pas des aventuriers modernes, cyclistes et randonneurs, qui viennent chercher l’écho de la nature sauvage. L’hiver, ses pentes se parent de blanc et s’animent au gré des saisons, grâce à une station de ski qui bat au rythme capricieux du climat. Classé ZNIEFF de type I et niché dans le parc naturel régional des Monts d’Ardèche, le Tanargue est un sanctuaire de biodiversité, un trésor environnemental à préserver.

Au cœur de ce paysage, la tradition agropastorale bat encore, symbolisée par la dernière transhumance de l’Ardèche, où les brebis parcourent les landes comme dans un tableau pastoral éternel. Les châtaigneraies, vestiges d’un temps révolu, continuent de prospérer, entretenues par les mains de ceux qui perpétuent l’héritage de la terre. Le Tanargue, montagne du Tonnerre, reste un symbole vivant de la résilience et de la richesse de l’Ardèche.

Le Tanargue, ce joyau du sud-ouest ardéchois, se dresse aux confins de la Lozère, embrassé par la nature préservée du parc naturel régional des Monts d’Ardèche. Il est encerclé par les monts du Vivarais et le massif du Devès au nord, la vallée du Rhône à l’est, le mont Lozère au sud, et les monts de la Margeride à l’ouest. Bien qu’il partage l’esprit des Cévennes, le Tanargue se distingue, se tenant hors des frontières de l’aire cévenole, qui s’achève au mont Lozère, 35 kilomètres plus au sud.

Onze communes, telles des perles, s’égrènent autour de ce massif : Borne, Jaujac, Joannas, Laboule, Loubaresse, Prunet, Rocles, Saint-Étienne-de-Lugdarès, Saint-Laurent-les-Bains, La Souche et Valgorge. Elles formaient jadis le S.I.A.T, un syndicat intercommunal dédié à l’épanouissement touristique et agricole de la région, dissous un 22 février par la volonté préfectorale. Ce syndicat unissait également d’autres localités, gardiennes des frontières du Tanargue : Astet, Cellier-du-Luc, Laval-d’Aurelle, Lanarce, Laveyrune, Le Plagnal, Montselgues et Saint-Alban-en-Montagne, toutes témoins de l’histoire et de la culture de ce territoire unique.

Dans les vallées profondes et les gorges escarpées de l’Ardèche, la terre garde les échos d’un passé lointain. Les grottes de Soyons, témoins silencieux, murmurent des histoires de 150 000 ans, quand l’homme préhistorique foulait ces terres mystérieuses. La grotte Chauvet, cachée près des gorges tumultueuses, dévoile des fresques qui racontent une époque où l’homme et la nature étaient indissociables.

Lorsque Jules César étendit son empire, le Tanargue, ce fier massif, se dressait dans le territoire des Helviens, un peuple gaulois aussi robuste que les montagnes qu’ils habitaient. Après le tumulte de la guerre, les Helviens et leur terre furent enveloppés dans le manteau de la province romaine de Narbonnaise, un nouveau chapitre dans leur histoire millénaire.

Le Moyen Âge vit le Tanargue s’éveiller sous une nouvelle lumière. Un notable local, dans un geste de foi et de pouvoir, offrit ces terres au diocèse de Viviers. Et ainsi, au neuvième siècle, le Tanargue fut tissé dans le tapestry ecclésiastique de la région. En 1271, le Vivarais, comme le Gévaudan et le Velay, fut absorbé dans le Languedoc, unissant des terres diverses sous une même bannière.

La Renaissance apporta avec elle les vents changeants des guerres de Religion. Alors que les Cévennes et le Vivarais se déchiraient dans le conflit, le Tanargue demeura un bastion de la foi catholique. Cette fidélité fit de ses terres un champ de bataille pour les troupes huguenotes, et le Vivarais fut marqué par les cicatrices de ces luttes. Le siège de Privas, les dragonnades impitoyables, et même les massacres de civils, laissèrent des empreintes indélébiles sur le cœur et l’âme de la province.

Mais c’est au début du XVIIIe siècle que le Tanargue fut secoué par les répercussions de la guerre des Camisards, un dernier sursaut de violence qui embrasa les Cévennes. Et dans les années 1750, la bête du Gévaudan sema la terreur, avec la jeune Jeanne Boulet, tombée à l’ouest du massif, comme première victime de sa fureur sauvage. Ces terres, imprégnées d’histoire et de légendes, continuent de captiver ceux qui écoutent les murmures du passé.

Au crépuscule du XVIIIe siècle, le Tanargue, ce géant endormi, s’éveilla pour rejoindre le département naissant des Sources de la Loire, qui allait bientôt se parer du nom d’Ardèche. Le 4 mars 1790 marqua l’aube d’une nouvelle ère, et le Tanargue, tel un patriarche, donna son nom au district nouvellement formé. Joyeuse, puis Jaujac, furent les lanternes guidant ce district, éclairant le chemin de l’histoire.

Les villages voisins du Tanargue, nichés dans les replis de ses montagnes, furent témoins de la furie des éléments, subissant les assauts répétés des rivières en crue. Les épisodes cévenols, tels des dragons déchaînés, ravagèrent la terre en 1840 et 1856. Mais ce fut en septembre 1890 que le ciel versa ses larmes avec une rage inégalée, déversant près de 950 mm d’eau en cinq jours, sculptant le paysage avec une force millénaire.

À l’aube du XXe siècle, le Tanargue vit ses enfants s’éloigner, emportés par le vent de l’exode rural. Les châtaigniers, autrefois vigoureux, pleuraient leur encre noire, tandis que les mûriers frissonnaient sous le coup de la pébrine. Les champs se vidèrent, et les cœurs se tournèrent vers les lumières lointaines de Lyon, Saint-Étienne et Marseille, en quête d’un avenir forgé dans l’industrie. La Grande Guerre faucha les vies, laissant derrière elle des villages fantômes, où le silence résonnait plus fort que les canons.

Mais comme le phénix renaissant de ses cendres, le Tanargue vit un renouveau au seuil des années 1990. Le tourisme vert bourgeonna sur ses pentes, et les néo-ruraux, attirés par la promesse d’un havre de paix, vinrent semer les graines d’un futur prospère. Aubenas, dans son expansion périurbaine, tendit la main aux municipalités de l’est, tissant un réseau de vie qui embrassa le massif dans un élan de renaissance.

Sur le plateau du Tanargue, un ballet pastoral se déroule chaque été, de juin à septembre, où 1 300 brebis à viande (BMC, Rouge du Roussillon, et autres) dansent au rythme de la transhumance, guidées par deux bergers dévoués. C’est la dernière de ces traditions ancestrales dans l’Ardèche, un écho vivant d’un temps révolu.

Les pentes ensoleillées du Tanargue se parent de châtaigneraies, des sentinelles vertes montant la garde jusqu’à 1 000 mètres d’altitude. Abandonnées, elles sont accessibles seulement par des chemins muletiers ou à pied, témoignant de la rudesse de la vie d’antan. Mais près des hameaux de Valousset, Valos, Laboule, ces arbres prospèrent, choyés par ceux qui tirent encore leur subsistance de ces fruits de la terre. À l’ombre du massif, là où le froid règne, les châtaigniers cèdent la place à la nature sauvage.

Jadis, les paysans de ces hameaux, dans un effort herculéen, moissonnaient l’herbe des hauts plateaux et portaient sur leurs épaules des fardeaux de foin de 80 kg. Trois heures de marche, un voyage de Sisyphe répété jour après jour, pour nourrir plus de 7 000 brebis qui peuplaient alors l’estive. Ces récits de labeur et de persévérance tissent la riche tapisserie de l’histoire du Tanargue.

Dans l’ouest mystique, là où les anciennes hêtraies-sapinières murmurent des histoires séculaires, se dresse la forêt domaniale des Chambons. Un sanctuaire de verdure où les pelouses d’altitude caressent le ciel, et les landes subalpines s’étendent comme un tapis sous les barres rocheuses majestueuses. Ici, les éboulis sont des châteaux pour les ruisseaux qui chantent dans l’abondance de l’humidité.

Au cœur de ce tableau, les plantations artificielles, témoins des années 1980, se dressent timidement, dominées par les résineux. Ces sentinelles vertes, nées de la main de l’homme après les tumultes de la guerre, rappellent l’époque où l’Office national des forêts voyait dans les conifères l’avenir de la sylviculture. Mais le vent du changement souffle sur le Tanargue, où un mouvement de renaissance efface les traces de ces plantations pour rendre à la terre son visage pastoral. Vingt hectares de pins s’effacent, laissant place à la lande, revitalisée par la générosité du parc naturel régional. Et dans la forêt domaniale, une danse délicate d’éclaircie préserve les tourbières et les joyaux subalpins, comme les myrtilles des marais, gardiennes de l’équilibre fragile de ce biotope.

La faune, elle, est une symphonie de vie sauvage. Les rapaces, tels le noble Circaète Jean-le-Blanc et le gracieux Busard cendré, règnent dans les cieux, tandis que la loutre, discrète, trace son chemin dans la rivière de la Borne depuis l’aube de 1998. Le Lignon, quant à lui, est le foyer prospère de castors européens, architectes infatigables. Et dans l’ombre des bois, sangliers et cervidés orchestrent une renaissance, témoignant de la vitalité retrouvée de ces terres ancestrales.

 

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