Prévenchères en Lozère (Occitanie)

 

 

Prévenchères à l'époque

Prévenchères en Lozère à l'époque

Prévenchères en Lozère à l'époque 1Villégiature à Prévenchères à l'époque.
Le village de Prévenchères est à 840 mètres d'altitude. C'est une hauteur moyenne qui convient aux enfants. Le climat est un peu venteux, mais il n'est pas humide. La saison estivale se prolonge plus longtemps qu'à l'intérieur du Massif Central, et ce tout petit village commence à devenir quelque peu fréquenté pendant l'été. Plus encore qu'à son altitude, il le doit aux facilités des communications et à la proximité du Bas-Languedoc. Pas d'autobus, mais les express eux-mêmes s'arrêtent à la petite gare sur la ligne de Nîmes à Langogne. Les estivants sont presque tous des environs de Nîmes et d'Alès, quelques-uns de Montpellier, d'Avignon, des Bouches-du-Rhône. La plupart sont de condition moyenne. Souvent des mamans s'installent pour un mois avec leurs enfants. Les maris viennent les retrouver chaque samedi. Ils passent le dimanche en famille et redescendent à leur travail.

Prévenchères en Lozère à l'époque 2La cure d'air à Prévenchères.
En 1900 il y avait a peine un dizaine d'estivants. Les principal des deux hôtels bâti en 1898 n'avait que 8 chambres et n'était guère fréquenté que par les voyageurs de passage. Il en a 29 aujourd'hui. Dans ces hôtels environ 90 estivants séjournent chaque année trois semaines ou un mois. 9 maisons de location, presque toutes reconstruites depuis la guerre, ont chacune deux appartements et abritent environ 80 personnes pour une partie de l'été. Les logements sont chers : 300 francs la pièce pour la saison. Une colonie de vacances, œuvre catholique fondée par un père de Montpellier, reçoit 150 enfants et jeunes gens des patronages de Montpellier, Béziers, Orange, Le Vigan. Elle s'est développée surtout depuis la guerre. Enfin les habitants du village ou des hameaux voisins accueillent souvent des parents qui viennent s'installer chez eux pendant l'été.

Cette saison estivale est d'un revenu important pour la commune. Une maison de 5 pièces rapporte 1500 francs. Les paysans vendent le lait, le beurre, le fromage, les légumes, les volailles. Les hôtels occupent du personnel. Les villégiateurs doivent laisser une somme qui peut être évaluée à 100.000 francs au cours de la saison (prix de 1936). Sur cette somme, il faut bien compter plus de la moitié de bénéfice net pour le pays.

Prévenchères en Lozère à l'époque 3Placé entre Villefort et La Bastide plus mondains et plus connus, Prévenchères ne pourra guère acquérir à ce point de vue un grand développement. Mais s'il y avait un peu plus d'initiatives, les estivants seraient plus nombreux. L'approvisionnement est difficile. Le boucher de La Bastide ne passe que deux fois par semaine. Pas de marchands de légumes. Il faut courir chez les gens du pays pour s'en procurer. Pas de docteur. En cas de maladie, il faut téléphoner à La Bastide ou à Villefort. Pas de confort.

Prévenchères en Lozère à l'époque 4L'électricité produite dans le village éclaire à peine. Pas de garagiste, un seul poste d'essence. Aucune distraction, pas le moindre cinéma. Les bords du Chassezac sont verts par endroits et les pêcheurs y poursuivent la truite. Prévenchères pourrait surtout devenir plus encore qu'il ne l'est une station pour enfants. Un petit coin tranquille, à 800 mètres, où l'on peut respirer et s'ébattre librement est ce qui convient le mieux à nos enfants de la plaine tous anémiés par les chaleurs en juillet août.

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Au village de Prévenchères est installé un boulanger. Mais il ne fabrique du pain de blé que pour une partie de la population et pour les estivants. Tous les paysans du village pétrissent leur pâte et viennent faire cuire le pain de seigle au four du boulanger une fois par semaine, le mercredi. Cependant, la provision de farine étant presque toujours insuffisante, le dimanche, les jours de fête, une ou deux fois par semaine, on achète du pain chez le boulanger. Après le seigle, la culture principale est la pomme de terre. Elle suffit moins encore à la nourriture de la famille. Chaque propriétaire a un jardin. Quelques prés fournissent le foin pour l'hiver. Ces prés sont parsemés de pommiers, de pruniers et quelques pêchers. Ils sont parfois bordés de noyers.

Prévenchères en Lozère à l'époque 5Les cultures fournissent la nourriture de la famille. De vastes terrains ne peuvent servir que pour le parcours des moutons. La roche affleure souvent. Beaucoup de pentes sont croulantes. Les plateaux sont secs. Le fond des vallons est parfois trop humide. Les terres cultivables sont très restreintes. Aussi la culture est-elle restée ici ce qu'elle été autrefois pour toute la France, une activité nécessitée par la nourriture.

 Prévenchères en Lozère à l'époque 6Des champs marqués "terre labourable" sur le vieux cadastre sont aujourd'hui inculte. Des genêts ont poussé; on les coupe pour le boulanger. Le seigle seul peut pousser dans ces cols argileux. On en sème a peine pour récolter la nourriture de l'année et la semence prochaine. Chaque propriétaire ensemence 1 à 3 hectares de seigle. La statistique agricole de 1918 indique 4 propriétaires sur 76 qui ensemencent plus de 3 hectares. Le maximum est 5.
On sème de 10 à 12 doubles décalitres par hectare. Chaque double décalitre en produit 4 ou 5, 8 au plus. Ce n'est pas suffisant pour la nourriture d'une famille de 5 personnes dans un pays ou on mange beaucoup de pain
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La nécessité de se défendre contre les loups a été peut être une des causes du groupement de chaque village. Les loups étaient nombreux autrefois dans la région. En 1806 un loup emporte un enfant de cinq ans près de Villefort et trois jours après une petite fille près de Génolhac.

On écrit en 1815: "Depuis cinq ans, les loups ont dévorés plus de 60 enfants dans les communes limitrophes du canton de Villefort". Le 18 janvier 1823, un paysan qui va de Prévenchères à La Bastide est accompagné pendant trois heures par un loup. Pour lutter contre ces loups, on donnait des primes à ceux qui les tuaient : en 1815, 54 francs pour une louve pleine, 36 francs pour un loup, 45 francs pour une louve non pleine, 18 francs pour un jeune loup, 9 francs pour un louveteau.

 

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