Mende en Lozère (Occitanie)

 

 

La cathédrale Notre-Dame-et-St-Privat

La cathédrale Notre-Dame-et-St-Privat en Lozère

La cathédrale Notre-Dame-et-St-Privat en Lozère 1La cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Privat, en mémoire du premier évêque du Gévaudan, tué par les barbares, a une longue histoire. Elle a pris la place de trois autres églises, construites sur le tombeau de Saint-Privat, au pied du mont Mimat. Le pape Urbain V, qui était de la région, l'a embellie, mais les huguenots l'ont saccagée. Elle est devenue une basilique mineure en 1874, et elle attire les pèlerins. Ils viennent voir sa Vierge noire du XIIe siècle. Elle a aussi des trésors d'art, comme ses orgues, ses boiseries, ses tapisseries, son maître-autel, et surtout le battant de la « Non-Pareille », la cloche la plus grosse du monde chrétien à son époque.

La cathédrale Notre-Dame-et-St-Privat en Lozère 2Mende, capitale du Gévaudan, a toujours eu une église pour son saint patron. Au IIIe siècle, les Alamans, avec Chrocus à leur tête, ont envahi la région. Ils ont fait peur aux habitants, qui se sont cachés dans un fort. L'évêque Privat s'est réfugié sur une montagne. Chrocus l'a attrapé et l'a torturé, mais il n'a pas renoncé à sa foi. Privat est mort en martyr, et les Alamans sont partis. Après, il est devenu un grand saint de Gaule. C'est sur son tombeau que la première église de Mende a été bâtie, peut-être là où est la cathédrale aujourd'hui. Les fouilles ont montré une église carolingienne, changée au Xe siècle par une église préromane, brûlée par un feu vers 1100. Aldebert II de Peyre, évêque de 1109 à 1123, a fait la troisième église, plus grande.

La cathédrale était entourée de châteaux des seigneurs du coin. La place Urbain-V était le Castel-Frag, le château des comtes de Barcelone. À l'est, le château des Canilhac regardait le chevet de la cathédrale. Celui des Cabrières était où est la place Chaptal ; celui des Dolan, de l'autre côté. L'église était près du centre de la ville fortifiée, qui faisait plus de 2 000 m de tour. En 1163, la cathédrale a vu le pape Alexandre III, qui allait au concile de Tours. L'évêque Aldebert III du Tournel, qui avait fortifié la ville, l'a suivi à ce concile.

La cathédrale de Mende est un joyau gothique, qui domine la ville de sa haute flèche. Mais elle a connu des jours sombres, avant d'être aussi belle. Son histoire commence avec un enfant du pays, qui allait changer le sort de Mende. Cet enfant, c'était Guillaume de Grimoard, fils de paysans nobles du Gévaudan. Il aimait la foi et la loi, et il étudiait beaucoup. Il devint moine, puis professeur, puis pape sous le nom d'Urbain V. C'était un homme de rêve, qui voulait réformer l'Église et faire la paix en Europe. En 1364, il eut une idée folle : il voulut refaire la cathédrale de Mende, qui était en ruine. Il demanda au roi de France de compter tous les foyers du Gévaudan, et de lui donner un impôt spécial pour payer les travaux. Il choisit son ami Pierre d'Aigrefeuille, évêque de Mende, et lui donna la tâche de faire de la cathédrale un chef-d'œuvre d'art et de foi.

La cathédrale Notre-Dame-et-St-Privat en Lozère 3Les travaux allaient bien, quand le malheur arriva : un feu détruisit une partie de la cathédrale. Urbain V, depuis Rome, ne perdit pas courage. Il envoya une lettre pour donner plus d'argent au diocèse de Mende. Il prit la place de Pierre d'Aigrefeuille, et il la fit garder par trois vicaires, qui devaient donner tous les revenus à la construction de la cathédrale. Il dit, devant le désastre : « Dieu soit loué, qui a permis cette épreuve et me donne en même temps les moyens de la surmonter. Nous la reconstruirons et nous y ferons plus de bien que le diable n'y a fait de mal». Il appela Pierre Morel, un maître d'œuvre qui venait de Majorque, et qui avait déjà travaillé à la Chaise-Dieu. Les travaux continuèrent à l'est de l'ancienne église romane, qui fut démolie petit à petit. Mais la mort d'Urbain V en 1370 arrêta tout. Le royaume, en guerre de Cent Ans, vivait une crise terrible.

La cathédrale Notre-Dame-et-St-Privat en Lozère 4Pendant soixante ans, la cathédrale resta inachevée : une nef à moitié faite au-dessus du tombeau de saint Privat, un chœur commencé, le tout décoré des cadeaux d'Urbain V, qui avait aussi envoyé des reliques rares : une épine de la couronne du Christ et la tête de saint Blaise dans un coffre d'argent. Parmi ces cadeaux, on voyait : une statue de la Vierge en or, assise et couronnée de perles ; deux anges en or portés par six lions de métal ; une boîte en or ; deux tableaux en or (l'un montrant la Vierge Marie, l'autre sainte Véronique).

À ces beaux objets offerts par le pape, il y avait aussi des objets pour la messe et la procession, et des tapis (plus de trente selon la liste de 1380). Mais le chapitre, sans argent, voulut vendre une partie de ce trésor pour finir la cathédrale. Mais le trésor offert par le Saint-Siège était sacré, et c'est le cardinal Anglic de Grimoard, le frère d'Urbain V, qui vint à Mende pour empêcher le chapitre de faire ce péché. En 1392, le roi Charles VI ajouta la menace du pape par l'ordre de punir les chanoines qui toucheraient au trésor.

Ce sont les chanoines de Mende qui ont continué son rêve en 1452. Ils ont construit des chapelles autour du chœur, pour le faire briller de mille feux. Le 7 septembre de cette année-là, le prévôt Guilhabert de Cénaret a posé la première pierre de ces chapelles, qu’on appelle rayonnantes. Le chœur a été consacré en 1467 par l’évêque Guy de La Panouse, qui a rendu son dernier soupir l’année d’après. Son neveu et successeur, Antoine de La Panouse, a achevé son œuvre en faisant installer des vitraux somptueux. Ces vitraux ont été faits par Guillaume Papillon, un maître verrier de Toulouse, en 1468. Ils racontent des histoires de la vie du Christ, de la Vierge et des saints. Ils sont admirés comme des joyaux de l’art gothique. Vers 1470, le chœur de la cathédrale était tout à fait terminé.

La cathédrale de Mende a deux clochers qui ne se ressemblent pas. Celui de gauche, le plus haut, est à l’évêque. Celui de droite, le plus bas, est aux chanoines. Cette différence vient de la rivalité entre eux. En 1508, l’évêque de Mende était François de La Rovère, un parent du pape Jules II, qui avait commencé la basilique Saint-Pierre de Rome. François de La Rovère voulait faire pareil à Mende, et il se mit à bâtir un clocher géant pour la cathédrale. Il le paya de sa poche, sans demander l’avis des chanoines. Ceux-ci, fâchés, se mirent à faire un autre clocher, plus petit, mais tout aussi beau. Les deux clochers devaient être mis au-dessus des chapelles en forme de pentagone, à l’arrière de la cathédrale. Mais le sol n’était pas assez fort pour les tenir. Alors, on les mit à l’avant, dans les bâtiments du palais de l’évêque. Le grand clocher fut commencé le 2 août 1508, et le petit clocher le 13 juillet 1509. Ils furent finis en 1512. Le grand clocher fait 84 mètres de haut, et le petit clocher 65 mètres.

La cathédrale Notre-Dame-et-St-Privat en Lozère 5L’évêque François de La Rovère voulait mettre dans son clocher une cloche extraordinaire, qui ferait la gloire de Mende. Il commanda donc la plus grosse cloche du monde chrétien à ce moment-là, qu’il appela la Non-Pareille. Elle pesait 12 500 kg, et faisait 3,25 m de diamètre, 2,75 m de hauteur et 33 cm d’épaisseur. Elle venait de Lyon, et son marteau du Gard. Elle arriva à Mende en 1516, après un voyage pénible. Elle fut mise dans le grand clocher, où elle sonnait les heures et les fêtes. On dit qu’on pouvait l’entendre à 16 km autour.

La cathédrale Notre-Dame-et-St-Privat en Lozère 6La cathédrale assiégée En 1572, le baron Astorg de Peyre, un catholique, fut assassiné à Paris, pendant le massacre de la Saint-Barthélemy. Sa femme appela Matthieu Merle, un chef protestant, pour venger son mari. Merle prit plusieurs villes du Gévaudan, dont Marvejols. Il voulut aussi prendre Mende, la capitale. Il profita de la nuit de Noël 1579, quand les gens étaient à la messe, pour entrer dans la ville avec ses hommes. Merle s’installa dans le palais de l’évêque, près de la cathédrale. Il fit de la cathédrale sa forteresse. Il cassa tout ce qu’il trouva : les statues, les autels, les orgues, les livres, les reliques… Il fit fondre les cloches et les bénitiers pour faire des canons et des balles. La Non-Pareille, la plus grosse cloche du monde, fut jetée dans le Lot. Merle attaqua les autres villes du Gévaudan qui lui tenaient tête, comme Balsièges, le Chastel-Nouvel, Ispagnac, Quézac ou Bédouès. Il partit de Mende en 1581, après avoir mis le feu à la cathédrale.

La cathédrale rebâtie grâce à un nouvel évêque, Adam de Heurtelou, la cathédrale fut rebâtie entre 1599 et 1605. Mais elle n’était plus aussi jolie qu’avant. Elle fut faite « sans art ni décoration », en suivant le même plan qu’avant. Elle fut ouverte en 1605, mais elle ne fut consacrée qu’en 1620, par l’évêque Charles de Rousseau. C’est à ce moment qu’elle eut de nouveaux vitraux, dont une grande rosace. Mais ils furent cassés pendant la Révolution française, en 1793.

La cathédrale Notre-Dame-et-St-Privat en Lozère 7En 1605, la cathédrale fut aussi le lieu d’un crime, qui finit par le meurtre d’un seigneur du pays : pendant une réunion des nobles du Gévaudan, le baron de Randon, Armand de Polignac, et celui d’Apchier, Philibert, se disputèrent ; Philibert, qui avait été le chef des catholiques en Gévaudan, fut tué quelques jours plus tard, le 18 janvier, pendant la messe. Son tueur, Annet de Polignac, baron de Villefort, était le frère d’Armand.

En 1692, l’évêque François-Placide de Baudry de Piencourt offrit à la cathédrale des tapisseries d’Aubusson qui montraient le Nouveau Testament. Cet évêque de Piencourt fut un bienfaiteur pour la ville de Mende. Il s’occupa des malades et des pauvres en faisant refaire l’hôpital général. Quand il mourut, il donna tous ses biens à cet hôpital.

En 1732, la foudre tomba sur une des quatre petites tours du grand clocher. Puis, en 1784, ce fut le haut de la grande flèche qui fut touché. Heureusement, les dégâts furent vite réparés dans les deux cas.

La cathédrale Notre-Dame-et-St-Privat en Lozère 8Pendant la Révolution, on pensa à utiliser le petit clocher comme prison. Mais le projet ne marcha pas. Ce n’est qu’au début du XIXe siècle, sous Napoléon, que le petit clocher servit de cachot. Parmi les prisonniers, il y eut le sous-préfet de Florac, et même le maréchal Soult.

En 1825, on consacra un nouvel autel, tout en marbre blanc. La cathédrale faisait partie des monuments historiques de 1840 qui demandèrent des réparations. Cette année-là, on changea les ardoises du toit, qui venaient du coin, par des plaques de zinc. Mais le toit se dégrada vite, et il fallut le refaire vers 1880. C’est à cette époque, sous l’évêque Julien Costes, qu’on sculpta le portail sud (sur la place Chaptal d’aujourd’hui). On peut voir les armoiries de cet évêque au-dessus du tympan.

Un décret du pape transforma la cathédrale de Mende en basilique mineure, en juin 1874. Ce lieu sacré, fondé par Urbain V et ayant eu pour évêque Jules II, reçut ainsi les honneurs du Saint-Siège. Sur le parvis, on dressa la statue d’Urbain V, sculptée par Dumont. D’abord alignée avec la porte principale, elle fut plus tard installée devant le petit clocher. La place porta désormais son nom. Les chapelles du chœur, abîmées par Merle, retrouvèrent leur splendeur d’antan, avec leurs voûtes en ogives.

À la fin du XIXe siècle, Charles Laisné, un architecte renommé, restaura les vitraux et la rosace, avec l’aide du talentueux Émile Hirsch. Le porche, qui remplaça la maison du sonneur de cloche, s’ouvrit sur la place Urbain-V. Quelques années plus tard, en 1906, la basilique-cathédrale fut reconnue comme Monument historique.

 

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