Saint Germain de Calberte en Lozère (Occitanie). Chemins de randonnée: GR®70 Chemin de Stevenson.

 

Histoire de Saint Germain de Calberte

Histoire de Saint Germain de Calberte

Histoire de Saint Germain de Calberte 1Préhistoire des Cévennes : Un Voyage dans le Temps
Dans les vallées mystiques des Cévennes, un monde oublié qui remonte au lointain IIIe millénaire av. J.-C.. Ici, les premiers échos de l’humanité résonnent encore à travers les âges. Des pasteurs nomades, enfants de la terre et du ciel, parcouraient les crêtes escarpées, guidés par les étoiles et les saisons. Ils appartenaient à la noble civilisation des mégalithes, bâtisseurs de l’éternité, qui ont tracé les drailles, ces chemins ancestraux tissés dans le tapis vert des montagnes. Au col de la Pierre Plantée, se dresse un menhir, fier et solitaire, veillant sur les siècles. Les dolmens, ces antiques sépultures de pierre, gardent les secrets des ancêtres, tandis que les roches à cupules, sculptées de mains humaines, murmurent les prières et les rêves de ceux qui les ont façonnées. Et parmi ces vestiges, la légende de la vieille morte s’entremêle avec l’histoire, un récit qui traverse le temps, enveloppant la vallée d’un voile de mystère et de magie.

Histoire de Saint Germain de Calberte 2L’Époque Gauloise : Un Héritage Gabale
Dans l’ombre du Mont-Mars, où les vents murmurent les secrets des anciens, se dressait une villa gallo-romaine d’une splendeur oubliée. C’était l’époque gauloise, et cette terre était le domaine des Gabales, un peuple fier et résilient. Au lieu-dit Saint-Clément, un chemin serpentait depuis le plan de Font-Mort jusqu’au col de la Pierre Plantée, révélant les fondations d’un passé glorieux. Cette villa, majestueuse et robuste, était dotée d’un hypocauste, témoignage de son importance et de son ingéniosité, chauffant les cœurs et les demeures durant les IIe et IIIe siècles de notre ère. Les fouilles passionnées menées par l’éminent M. Numa Bastide ont dévoilé les trésors cachés de la villa : des objets façonnés en céramique et en fer, des pièces de monnaie qui racontent des histoires d’échanges et de prospérité, ainsi que les vestiges de bâtiments d’habitation et agricoles, échos d’une vie quotidienne riche et structurée. Ces découvertes sont des fenêtres ouvertes sur un temps révolu, où chaque artefact est une étoile filante traversant le ciel de l’histoire, illuminant notre quête pour comprendre qui nous étions.

Histoire de Saint Germain de Calberte 3Le Château de Calberte : Un Relais dans le Temps
Au cœur des terres verdoyantes, Calberte se dresse comme un chapitre vivant de l’histoire. Jadis, ce lieu était un carrefour vital pour la transhumance, où les troupeaux des moines bénédictins de l’abbaye de Sauve trouvaient refuge et repos. Au XIIe siècle, le village bourdonnait déjà de spiritualité, abritant un prieuré bénédictin, un sanctuaire de foi et de savoir. C’est à cette époque que les seigneurs d’Anduze, barons de Florac et gardiens de Saint-Germain, érigèrent le château de Saint-Pierre. Sur son promontoire rocheux, il veillait sur le Gardon, témoin silencieux des époques qui se succédaient. Le château, avec ses murs épais et ses tours scrutant l’horizon, était plus qu’une forteresse ; c’était un symbole de pouvoir et de protection, un phare pour les voyageurs et les âmes en quête de sécurité. Et là, sur les fondations d’une ancienne villa gallo-romaine, un hôpital monastère, Saint-Clément-de-Montmars, naquit. Un havre de guérison et de charité, il incarnait l’esprit de service et de dévouement des moines, un legs qui perdure à travers les siècles.

Histoire de Saint Germain de Calberte 4Les Calquières : Un Terrain de Convoitises et de Charité
En l’an de grâce 1229, alors que la poussière de la croisade des Albigeois retombait lentement, le destin des seigneurs d’Anduze et de leur village bascula. Le roi de France, bras armé de la justice divine, confisqua leurs terres, mais ce fut le début d’une lutte acharnée pour la souveraineté. Les représentants du roi et l’évêque de Mende, tels deux titans, se disputèrent avec véhémence la prédominance sur ces terres convoitées. Ce n’est qu’en 1265 qu’un premier accord émergea des brumes du conflit, octroyant Saint-Germain-de-Calberte au roi. Mais la paix fut éphémère, car pendant 36 longues années, les procès se succédèrent, tissant une toile complexe de revendications et de décrets. Finalement, en 1307, l’acte de paréage scella le sort de la région, la plaçant sous l’égide royale pour l’éternité. Dans le sillage de ces événements, en 1321, les moines, gardiens de la foi et de la compassion, érigèrent un hôpital. Ce sanctuaire de bienfaisance offrait réconfort et soins aux pauvres et aux malades, reflétant l’esprit altruiste du village. Et c’est le pape Urbain V, fils du Gévaudan, qui, dans un élan de générosité, fit agrandir l’église de la paroisse. Il y insuffla la vie d’un studium, une école avec internat, où les moines dispensaient savoir et sagesse aux jeunes esprits assoiffés de connaissance.

Histoire de Saint Germain de Calberte 5Les Bancels des Calquières : Un Héritage Agricole
Sous le regard bienveillant des moines bénédictins, les pentes des Cévennes se parèrent d’or et de vert. Les châtaigniers, arbres à pain des montagnards, et les mûriers, berceaux des précieux vers à soie, transformèrent le paysage, tissant un lien indéfectible avec l’économie locale. Aux siècles des lumières et des ombres, la population croissante sculpta la terre en restanques, ces terrasses qui grimpent vers le ciel, épousant les collines. Les Calquières, avec leurs bancels, devinrent le symbole de cette ingéniosité, un patchwork de verdure suspendu entre ciel et terre.

Le XIVe siècle, cependant, apporta son lot de tourments. La guerre de Cent Ans et la peste noire frappèrent de plein fouet, laissant les champs s’habiller de friches et la faune sauvage reprendre ses droits. Le château de Calberte, jadis fier et imposant, fut pris dans les tourbillons d’un conflit déchirant entre les Budos et Guillaume III Roger de Beaufort pour la seigneurie de Portes. Abandonné par les hommes, le château se dressa seul face au temps, témoin silencieux d’une époque révolue, jusqu’à ce que le silence enveloppe ses pierres à la fin du XIVe siècle ou au début du XVe.

Histoire de Saint Germain de Calberte 6Le Dragon Missionnaire de Saint-Germain : Un Combat de Foi et de Liberté
“Qui peut me résister est bien fort,” proclamait le dragon missionnaire, symbole d’une épreuve qui allait éprouver la foi de tout un village. Vers 1540, Saint-Germain, terre de convictions et de courage, ouvrit grand ses portes à la Réforme. La lumière du protestantisme y brillait dans presque chaque foyer, unissant ses habitants dans une foi commune, tout en préservant leur loyauté envers le roi. Mais les ténèbres tombèrent sur Saint-Germain en 1685, sous le règne de Louis XIV. Les dragonnades, telles une tempête impitoyable, s’abattirent sur la localité. Les dragons, soldats du roi, furent accueillis non pas comme des protecteurs, mais comme des bourreaux dans chaque maison. Avec une autorité sans limite, hormis celle de l’épée, ils avaient pour mission de briser l’esprit des fidèles pour les ramener dans le giron de l’Église officielle. Face à cette oppression, les habitants de Saint-Germain, désormais appelés les Nouveaux Convertis, durent choisir entre la soumission et la résistance. Certains, le cœur lourd, acceptèrent le voile de la conversion forcée. D’autres, inébranlables dans leur foi, choisirent l’exil, rejoignant les rangs de l’émigration huguenote vers des terres plus clémentes : la Suisse, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Afrique du Sud. Et il y avait ceux qui, préférant l’ombre à la lumière trahie, se dissimulèrent dans les replis de leur patrie bien-aimée.

Histoire de Saint Germain de Calberte 7Le Crépuscule de l’Édit de Nantes et l’Aube des Camisards
Dans les replis des Cévennes, le souffle de la liberté s’est heurté à la muraille de l’intolérance. Avec la révocation de l’édit de Nantes le 18 octobre 1685, le ciel s’assombrit pour les protestants, désormais marqués du sceau des Nouveaux Convertis (NC). La pratique de leur culte devenait un acte de rébellion, les exposant à des châtiments inhumains. Le marquis de Saillans, figure de la résistance, trouva refuge dans l’obscurité d’une grotte, échappant temporairement à la cruelle destinée réservée aux fidèles. Mais la nuit du 22 avril 1686, une assemblée secrète au « Désert », au Clauzelet, fut trahie par l’éclat des sabres des dragons. La gorge résonna des cris des persécutés, et le Gardon en crue devint le tombeau de ceux qui cherchaient la liberté dans la fuite.
En 1687, l’abbé du Chayla, architecte des « missions » en Cévennes, érigea un séminaire, forgeant une génération destinée à renier ses racines protestantes. Ses méthodes tyranniques le rendirent exécrable, et son assassinat en 1702 fut l’étincelle qui embrasa la Révolte des Camisards. Son corps fut inhumé dans l’église du village, un rappel sombre de la lutte pour la foi.

Histoire de Saint Germain de Calberte 8Le village, bien qu’abri des troupes royales, ne fut pas épargné par les flammes de la révolte. Les assemblées au « Désert », les levées d’impôt des camisards, et les représailles sanglantes marquèrent ces années de fer et de feu. Lors du « bruslêment des Cévennes », la stratégie de la terre brûlée de l’armée royale épargna le bourg mais pas les demeures des NC, consumées par les flammes de la répression. Malgré la terreur, les assemblées clandestines persistèrent tout au long du XVIIIe siècle, témoignant de l’indomptable esprit des Cévenols.

Dans l'effervescence de la Révolution, un petit village, niché dans le cœur battant de la France, s'éveilla à l'aube d'une ère nouvelle. La liberté de culte et l'égalité civile, ces idéaux tant convoités, résonnaient dans chaque ruelle et chaque foyer. En l'an de grâce 1792, les patriotes, animés d'un feu sacré pour la cause révolutionnaire, se levèrent en masse. Ils parcoururent la Vallée Longue et la Vallée Française, porteurs d'un vent de changement qui ne laisserait rien sur son passage. Les nobles, face à cette marée impétueuse, n'eurent d'autre choix que de se plier à la volonté du peuple. Les tourelles furent abaissées, les pigeonniers éventrés, les armoiries effacées et les girouettes arrachées, symboles d'un ancien monde qui s'effritait sous leurs yeux. Les maisons fortes, ces bastions de l'ancien régime, virent leurs fortifications s'effondrer. Cadoine, la Bruyère, le Crémat, le Gibertin... une à une, elles rendirent les armes. Polastron, quant à elle, fut consumée par les flammes de la révolte.

Histoire de Saint Germain de Calberte 9L'église du village, ce sanctuaire de pierre et de foi, ne fut pas épargnée. Transformée en salpêtrière, son clocher, jadis fier et élancé, fut réduit en poussière. Le mobilier sacré, témoin silencieux de siècles de dévotion, fut livré aux flammes, sous les acclamations d'une population majoritairement protestante. L'ardeur des patriotes ne connaissait aucune limite. En 1793, elle les poussa même au meurtre, tache sombre sur le tableau de leur passion ardente pour la liberté. Et ainsi, jusqu'à l'aube du concordat de 1801, le village, rebaptisé Côte-Libre et Calberte, resta un phare de la Révolution, un symbole de la lutte pour un avenir où chaque homme, chaque femme, serait l'artisan de son propre destin.

Dans les méandres de l’histoire, le palais épiscopal de Mende se dressait fièrement, abritant les précieuses archives départementales de la Lozère. Mais en 1887, le destin frappa un coup cruel : un incendie ravageur réduisit en cendres ce bastion de la mémoire, emportant avec lui les traces des tumultes politiques du XIXe siècle français. Les républicains de Calberte, porteurs d’espoirs et de rêves d’une nation plus juste, se dressèrent contre l’acte autoritaire de Louis-Napoléon Bonaparte le 2 décembre 1851. Leur résistance, bien que noble, les mena à un sort impitoyable : arrêtés, ils furent condamnés à l’exil, loin de leur terre natale, vers les terres arides d’Algérie ou les rivages lointains de la Nouvelle-Calédonie.

Histoire de Saint Germain de Calberte 10Le milieu du XIXe siècle vit les Cévennes s’épanouir, atteignant un apogée démographique avec 1 826 âmes en 1851. L’industrie de la soie, florissante, tissait un voile de prospérité sur la commune. Les filatures bourdonnaient d’activité, symboles d’un âge d’or qui semblait inébranlable. Mais hélas, la flacherie et la pébrine vinrent grignoter la santé des vers à soie, tandis que le phyloxéra s’attaquait à la vigne, ces fléaux jumelés annonçant un déclin inéluctable. La rudesse de la vie rurale, exacerbée par ces maladies, poussa les habitants vers un exode massif dès les années 1870. Et lorsque les routes furent enfin tracées, délivrant le village de son isolement, elles offrirent aux jeunes non pas l’espoir d’un retour, mais les ailes pour s’envoler vers de nouveaux horizons, abandonnant derrière eux le sol de leurs ancêtres pour des contrées promises à un avenir meilleur.

Histoire de Saint Germain de Calberte 11La Première Guerre mondiale, ce cataclysme d’acier et de feu, ébranla les fondations mêmes du village. L’exode rural s’intensifia, laissant derrière lui des terres en jachère et des cœurs lourds de chagrin. Les hommes, appelés au front, laissèrent un vide béant, et l’économie locale, autrefois si vivante, se retrouva plongée dans une torpeur douloureuse. Les nouvelles du front apportaient leur lot de deuil : un mobilisé sur cinq ne reviendrait jamais, sans compter les blessés, les âmes brisées par la guerre.

La Seconde Guerre mondiale ne fut pas plus clémente. Les Cévennes, ces montagnes austères et majestueuses, devinrent un refuge pour les âmes persécutées, fuyant la folie des hommes. Des maquis y surgirent, tels des phares de résistance dans la nuit de l’oppression. Parmi eux, un maquis antifasciste allemand, bravant le danger pour défendre des idéaux de liberté. Mais la répression fut impitoyable, et entre le 7 et le 13 avril 1944, ces havres de résistance furent attaqués, leurs espoirs dispersés aux quatre vents, témoignant de la fragilité et de la force de l’esprit humain.

Au siècle dernier, Saint Germain de Calberte était un village vivant et dynamique, particulièrement au début du siècle. Il était connu pour ses nombreux cafés, qui étaient des lieux de rencontre et d’échange pour les habitants et les visiteurs. Ces établissements servaient également de points de rassemblement importants lors des jours de foire et de fête.

Histoire de Saint Germain de Calberte 10Le village a également joué un rôle stratégique tout au long de son histoire, accueillant un marché hebdomadaire et de nombreuses foires jusqu’au milieu du XXe siècle. Il a été un lieu d’accueil et d’intégration pour les étrangers et a résisté contre les oppresseurs, notamment pendant la seconde guerre mondiale où la Résistance s’est organisée et où plus de 42 juifs se sont installés en toute liberté.

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Histoire de Saint Germain de Calberte 11Contes et légendes
La légende de la Vieille Morte est une célèbre légende du cœur des Cévennes que forment la Vallée Borgne, la Vallée Française et la Vallée Longue, à laquelle sont liés plusieurs lieux : En des temps immémoriaux, une fée résidait au sommet du Mont Mars. Cette fée n'était pas d'humeur commode, ce qui n'en faisait pas une « bonne fée » bien au contraire. En dépit de son âge avancé, une veuve des environs de Saint-Germain-de-Calberte, avait fauté et donné naissance à un enfant. Pour la punir, la fée la condamna à arracher une énorme pierre des flancs du Mont des Laupies (grosses pierres plates en occitan) et la chassa du pays avec son enfant, son chien, son âne et surtout sa pierre.

Ainsi chargée, la vieille s'en alla, mais son enfant, trop fragile pour supporter le voyage, mourut rapidement au col qui est depuis appelé Plan-de-Fontmort (le plan de l'enfant mort). Le chien, lui, tomba dans un trou au lieu-dit Cros del chi (la tombe du chien). La pluie se mit à tomber violemment comme elle tombe parfois lors d'un orage cévenol, la vieille s'abrita un moment sous une avancée de la roche au lieu-dit Escota se plou (écoute s'il pleut). Devant continuer sa route coûte que coûte, la pauvre femme s'engagea dans la vallée où coule un affluent du Gardon de Saint-Germain. Arrivée en bas du village, il lui fallut franchir la rivière (toujours en portant son énorme pierre) bien qu'elle fût en crue à cause de l'orage ; l'âne trébucha et se noya d'où le nom de Négase (noie âne) donné à ce gué.

Épuisée, la vieille s'assoupit un moment sur une crête nommée depuis mortdesom (mort de sommeil), puis tenta de continuer. Poursuivie par la méchante fée, elle reprit péniblement son chemin, portant toujours son fardeau de pierre. La vieille commença l'ascension de la montagne mais avant d'arriver au sommet, éreintée, ne parvenant plus à porter son fardeau, elle abandonna ce qui devint « la Pierre de la Vieille ». Terrorisée (l'orage continuait et la fée se rapprochait) et accablée du chagrin d'avoir perdu son enfant, elle se mit à pleurer créant le valat de las Gotas (le ruisseau des gouttes). Malgré tout, la vieille parvint enfin au sommet de la montagne mais la fée l'y rattrapa et la tua pour avoir perdu la pierre. En souvenir de cette malheureuse, la montagne est appelée la « Vieille Morte »

 

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