La Bastide-Puylaurent en Lozère

À La Bastide-Puylaurent, au cœur de la Lozère, ces hommes robustes et leurs mules transportaient des marchandises, des vivres, du courrier, et parfois même des voyageurs, à travers les vallées escarpées et les cols enneigés.

Mule drivers at La Bastide-PuylaurentMaultiertreiber in La Bastide-Puylaurent

 

Les muletiers à La Bastide-Puylaurent

Les muletiers à La Bastide-Puylaurent

Les muletiers à La Bastide-Puylaurent 1Le tableau que Mazon nous a donné des Muletiers souligne le pittoresque de ces personnages. Ecoutons-le :
"Le muletier avait la téte en tout temps coiffée d'un bonnet de laine rouge écarlate, bonnet qu'il était d'usage de garder en quelque honorable compagnie que l'on fût, même à l'église. Sur ce bonnet, un lourd et vaste feutre, dont les larges bords étaient rabattus en forme de parasol, en temps de soleil, de neige ou de pluie, et relevés en bicorne quand il s'agissait d'aller contre le vent.
Ce chapeau était parfois agrémenté d'une cordillère rouge avec gland de même couleur

Les muletiers portaient la queue de cheveux noués derrière le dos et ne se résignèrent qu'à la dernière extrémité à laisser couper ce vénérable appendice. Sous la Restauration, tous sans exception, la portaient encore, et bon nombre l'avaient conservée après 1830.
Ils avaient comme les patrons du Rhône, les oreilles ornées de forts anneaux d'or, avec cette différence qu'une ancre pendait à ces anneaux, chez les patrons, et un fer à mulet chez les muletiers.

Les muletiers à La Bastide-Puylaurent 2La cravate était rouge, et rouge aussi le gilet on aime les couleurs voyantes dans la montagne. La veste était celle des personnages marquants du haut-pays, faite de cadis blancs, aux grands boutons de cuivre, assez ample et taillée à la matelot, présentant enfin une remarquable analogie avec la veste des bretons.

La culotte, de cadis verts dit de boutique, était courte et collante. Les guêtres, de même étoffe mais de couleur blanche, étaient longues, richement boutonnées et retenues au pli du genou par des jarretières rouges ornées d'une brillante boucle à la gance.
Les souliers étaient à la Marlborough, pesamment ferrés et munis chacun de trois oreillettes de cuir, tenant lieu de sous-pied, pour fixer les guêtres.
Une ceinture en laine, du rouge le plus éclatant, ceignait les reins d'un double ou triple repli. Jamais commissaire de la Convention ou de la Commune de Paris ne fut plus formidablement ceinturé de rouge que le plus modeste des muletiers cévenols.

Par-dessus ce costume, les muletiers, en temps de pluie, de neige ou de froid, portaient le manteau des montagnards vulgairement appelé la cape ou bien encore la limousine.

Les muletiers à La Bastide-Puylaurent 1ll convient de noter que ce costume traditionnel si haut en couleurs ne fut pas le seul, mais Mazon semble avoir décrit un type assez courant, du moins à la fin de la belle époque des muletiers.

Encore plus pittoresques devaient apparaître les mulets groupés en équipages, les "coubles" qui pouvaient parfois dépasser les vingt-cinq têtes. Chaque mulet pouvait porter le vin dans deux outres, "boutes" si elles étaient faites de peau de boeuf, "ouïres" si elles l'étaient de peau de chèvre et d'une contenance qui pouvait atteindre de 70 à 80 litres chacune. Chaque bête était fortement et richement hanarchée.

Ecoutons encore Mazon :
"Trois plaques de cuivre, de forme arrondie et d'environ 15 cm de diamètre, ornaient la partie supérieure de la tête. L'une plaquait sur le front et les deux autres à droite et à gauche, plaquaient sur les tempes, le tout accosté de pompons de laine rouge flottant dans les intervalles. Ces plaques appelées "lunettes" parle vulgaire et "phalères" par les antiquaires, produisaient le plus grand effet, surtout lorsque la couble défilait sous les rayons d'un soleil ardent, c'était alors un véritable défilé de fulguration et d'éclairs..." Mais le plus bel ornement du mulet, au moins le plus apparent, était le long et splendide plumet en laine rouge, haut d'un pied, qui se dressait entre les deux oreilles de l'animal et en complétait la décoration théâtrale. Ces muletiers sont tous ou presque des "padgels", des gens de la montagne.

Les principaux lieux d'origine des muletiers : Luc, La Veyrune, La Bastide-Puylaurent, Les Huttes, St Laurent-les-Bains, La Garde-Guérin, Altier, Villefort, St Etienne-de-Lugdarès, Loubaresse, le Petit-Paris (qui est de Montselgues)...

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Les muletiers à La Bastide-Puylaurent 4Il y a bien longtemps, lorsque les routes étaient encore des sentiers de terre et que les montagnes des Cévennes gardaient jalousement leurs secrets, les muletiers étaient les héros discrets de ces contrées sauvages.

À La Bastide-Puylaurent, au cœur de la Lozère, ces hommes robustes et leurs mules étaient les maillons essentiels de la chaîne logistique. Ils transportaient des marchandises, des vivres, du courrier, et parfois même des voyageurs, à travers les vallées escarpées et les cols enneigés. Leurs mules, fidèles compagnes, connaissaient chaque pierre du chemin, chaque virage, chaque ravin.

L’auberge de La Bastide-Puylaurent était leur refuge. C’était là qu’ils se retrouvaient après de longues journées de labeur, échangeant des histoires autour du feu crépitant. Les muletiers venaient de tous horizons : des paysans des vallées, des montagnards aguerris, des aventuriers en quête d’un peu de fortune. Ils partageaient leurs joies et leurs peines, leurs exploits et leurs déboires.

Un jour, un jeune muletier du nom de Pierre arriva à La Bastide-Puylaurent. Il était différent des autres : rêveur, curieux, avide de découvertes. Sa mule, baptisée Étoile, avait un pelage d’un blanc immaculé et des yeux aussi profonds que les lacs de montagne. Ensemble, ils parcouraient les sentiers, Pierre chantant des ballades anciennes, Étoile secouant la tête en rythme.

Un hiver particulièrement rude s’abattit sur les Cévennes. La neige recouvrait tout, isolant La Bastide-Puylaurent du reste du monde. Les muletiers étaient bloqués, leurs mules confinées dans les écuries. Pierre et Étoile passèrent des semaines entières à l’auberge, attendant que le temps s’améliore.

C’est là que Pierre rencontra Marie, la fille de l’aubergiste. Ses yeux brillaient comme les étoiles au-dessus des montagnes. Elle lui raconta les légendes locales, les esprits des bois, les fées cachées dans les grottes. Pierre écoutait, fasciné, tandis qu’Étoile somnolait près du feu.

Au printemps, lorsque la neige fondit enfin, Pierre et Étoile reprirent la route. Mais cette fois-ci, ils ne partirent pas seuls. Marie les accompagna, chevauchant sa propre mule. Ensemble, ils explorèrent les vallées, découvrant des trésors cachés, des cascades cristallines, et des paysages à couper le souffle.

Les muletiers de La Bastide-Puylaurent avaient une nouvelle histoire à raconter : celle de Pierre, Étoile et Marie, un trio inséparable qui avait trouvé l’amour au cœur des montagnes. Leurs rires résonnaient dans les vallées, mêlés au bruit des sabots sur les chemins ancestraux.

Aujourd’hui encore, si vous vous promenez dans les Cévennes, peut-être croiserez-vous une mule au pelage blanc et un couple main dans la main. Nul ne sait si c’est le fantôme de Pierre, d’Étoile et de Marie, ou simplement l’esprit de ces muletiers qui continue de veiller sur La Bastide-Puylaurent.

 

L'Etoile à La Bastide-Puylaurent en Lozère

Ancien hôtel de villégiature avec un magnifique parc au bord de l'Allier, L'Etoile Maison d'hôtes se situe à La Bastide-Puylaurent entre la Lozère, l'Ardèche et les Cévennes dans les montagnes du Sud de la France. Au croisement des GR®7, GR®70 Chemin Stevenson, GR®72, GR®700 Voie Régordane (St Gilles), Cévenol, GR®470 Sources et Gorges de l'Allier, Montagne Ardéchoise, Margeride et des randonnées en étoile à la journée. Idéal pour un séjour de détente.

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