Pradelles en Haute-Loire (Auvergne-Rhône-Alpes)

 

 

Histoire de Pradelles

Histoire de Pradelles en Haute-Loire

Histoire de Pradelles en Haute-Loire 1Pradelles est un village qui a traversé les siècles, blotti entre les montagnes du Velay, du Vivarais et du Gévaudan. Son nom vient du latin Pratellas, qui signifie "petits prés". C'est dans l'un de ces prés que fut découverte, en 1512, une statue de la Vierge Marie, qui allait changer le destin du village. Cette statue, enfouie dans la terre, fut révélée par un coup de bêche d'un paysan. Elle était en bois, peinte en bleu et blanc, et portait l'Enfant Jésus sur son bras gauche. Elle fut aussitôt installée dans une chapelle, construite à l'endroit même de sa découverte. Mais ce n'était pas la première fois que Pradelles accueillait la Vierge. En effet, le village existait déjà au XIe siècle, et il possédait une église dédiée à Saint-Hilaire de Lespéron, qui avait été donnée à l'abbaye de Gellone par le seigneur de Pratellas. Cette église se trouvait près d'un château fort, qui dominait la vallée de l'Allier.

Histoire de Pradelles en Haute-Loire 2Pradelles était alors une place forte, située sur la voie Régordane, une route commerciale et religieuse qui reliait l'Auvergne au Languedoc. Le village accueillait les marchands qui transportaient les produits du Midi, comme le vin, le sel ou la soie, mais aussi les pèlerins qui se rendaient à Saint-Gilles, un sanctuaire dédié à un ermite du VIIe siècle. Pour les héberger, Pradelles disposait d'un hôpital, qui était situé hors des murs, pour éviter les risques de contagion ou d'agression.

Pradelles connut ensuite des temps difficiles, lors des guerres de religion qui opposèrent les catholiques et les protestants au XVIe siècle.

Antoine de La Tour Saint-Vidal était un noble et un militaire français, qui vécut au XVIe siècle. Il était le baron de Saint-Vidal, le sénéchal de France, et le grand maître de l’artillerie de France pour la Ligue catholique1. Il était aussi le gouverneur du Velay et du Gévaudan, deux provinces du sud de la France. En tant que gouverneur, il défendit le Velay contre les attaques des protestants, menés par François de Coligny, pendant les guerres de religion. En décembre 1585, il repoussa une tentative de prise du Puy, la capitale du Velay, par Coligny, qui venait de rançonner la ville de Pradelles, située dans le Velay. Il fit de même en 1587, en obligeant Coligny à se retirer après lui avoir versé une somme d’argent.

Histoire de Pradelles en Haute-Loire 3Antoine de La Tour Saint-Vidal était un homme de culture, qui fit entrer l’art italien et la Renaissance dans son château de Saint-Vidal. Il y fit construire une suite à son nom, décorée d’une cheminée d’époque et d’un plafond à la française sculpté. Il mourut en 1591, laissant derrière lui une réputation de fin stratège et de fervent catholique. L'année suivante, un incendie détruisit une partie du village, mais épargna la chapelle de Notre-Dame. Les habitants y virent un miracle, et se mirent à prier la Vierge avec plus de ferveur. Leur foi fut récompensée le 10 mars 1588, quand les protestants revinrent pour piller Pradelles. Les catholiques, armés de fourches, de faux et de bâtons, leur résistèrent avec courage, et les mirent en fuite. Ils attribuèrent cette victoire à l'intercession de Notre-Dame, qui les avait protégés du haut de son clocher.

Histoire de Pradelles en Haute-Loire4À partir de ce jour, le culte de Notre-Dame de Pradelles se répandit dans toute la région. Les dominicains, qui s'installèrent à Pradelles en 1608, contribuèrent à faire connaître le sanctuaire. De nombreux pèlerins vinrent de loin pour vénérer la statue, surtout le 15 août, jour de la fête de l'Assomption, où une procession parcourait les rues de la ville. Parmi les miracles attribués à Notre-Dame de Pradelles, il y a la guérison de Marie Rivier, qui deviendra la fondatrice des Sœurs de la Présentation de Marie. Née le 19 décembre 1768 à Montpezat-sous-Bauzon, dans l’Ardèche.

À l’âge de deux ans, elle fait une chute qui lui paralyse les jambes. Elle est guérie miraculeusement à l’âge de six ans, après avoir prié Notre-Dame de Pitié. Elle fait alors le vœu de consacrer sa vie à Dieu et à l’éducation des enfants. Elle part étudier à Pradelles, où elle se sent appelée à devenir religieuse. Mais sa santé fragile l’empêche d’entrer dans la congrégation Notre-Dame de Pradelles. Elle décide alors d’ouvrir sa propre école à Montpezat-sous-Bauzon, à l’âge de 18 ans. Elle se consacre à l’instruction et à la catéchèse des jeunes, surtout des plus pauvres.

Histoire de Pradelles en Haute-Loire 5En 1796, pendant la Révolution française, elle fonde avec quatre compagnes la Congrégation des Sœurs de la Présentation de Marie, qui se place sous la protection de la Vierge Marie. Elle veut former des femmes apostoliques, capables de répandre l’Évangile partout où elles sont envoyées. Elle ouvre de nombreuses maisons en France, et même au Canada. Elle meurt le 3 février 1838 à Bourg-Saint-Andéol, où se trouve la maison-mère de sa congrégation. Elle est béatifiée en 1982 et canonisée en 2022 par le pape Jean-Paul II. Elle est fêtée le 3 février. Elle est considérée comme une sainte qui a su allier la prière et l’action, la contemplation et la mission, l’amour de Dieu et l’amour du prochain

La statue de Notre-Dame de Pradelles connut aussi des épreuves. En 1793, pendant la Révolution française, elle fut jetée au feu par les révolutionnaires. Heureusement, elle fut sauvée à temps, mais elle fut abîmée. Elle fut restaurée avec du bois du pays, et elle retrouva sa place dans la chapelle en 1802. En 1869, elle fut couronnée solennellement, en présence de nombreux fidèles.

Histoire de Pradelles en Haute-Loire 6En 1790, lorsque la France est divisée en départements, Pradelles, qui appartenait au Bas-Vivarais, est rattachée au département du Velay, qui deviendra plus tard la Haute-Loire. Les habitants de Pradelles ne l’acceptent pas, et réclament de rester dans le Vivarais, leur terre d’origine. Ils envoient même deux délégués à Paris, pour plaider leur cause auprès de l’Assemblée nationale. Mais leurs efforts sont vains, et Pradelles reste dans la Haute-Loire.

En 1832, Pradelles s’agrandit, en fusionnant avec la commune voisine de Saint-Clément-de-Pradelles, qui avait pris le nom de Robertin pendant la Révolution. Ce nom vient d’un ancien domaine médiéval, le « mas des Robertins », situé près de l’Allier, et dont il ne subsiste aujourd’hui que le « bois des Robertins ».

Histoire de Pradelles en Haute-Loire 7Mais Pradelles cache aussi un mystère sous ses pavés : un réseau de souterrains qui s’étend sous le village. Ces souterrains ont été creusés par les habitants, à partir du Moyen Âge, pour se protéger des attaques ennemies. En cas de danger, ils pouvaient ainsi s’échapper du bourg sans être vus, et rejoindre des lieux sûrs à l’extérieur de l’enceinte historique. Ces souterrains servaient aussi à stocker des provisions, des armes, ou des objets de valeur. Ces souterrains sont interdits au public, car ils sont dangereux. La plupart sont éboulés, et les entrées sont bouchées pour des raisons de sécurité. Seuls quelques propriétaires privés ont encore accès à ces passages secrets, qui témoignent du passé de Pradelles.

Aujourd'hui, Pradelles est un village paisible et charmant, qui a conservé son patrimoine médiéval. On peut admirer ses maisons de pierre, ses ruelles tortueuses, sa tour de Rochely, sa place de la Halle, ses portails de Besset et de la Verdette, et ses chapelles des pénitents et de Notre-Dame. On peut aussi profiter de la vue imprenable sur la vallée du Haut-Allier, le mont Lozère, et la Margeride, où rôdait la terrifiante bête du Gévaudan au XVIIe siècle. Pradelles est un balcon du midi, où le soleil brille et où la nature est généreuse.

Histoire de Pradelles en Haute-Loire 9Pradelles est à la croisée des racines médiévales et de l'époque de la Renaissance. La construction des maisons en pierres de pays et l'agencement des rues répondent aux caractéristiques climatiques de la région, grands froids et neige abondante l'hiver, et fortes chaleurs l'été.

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Dans le cœur battant de la ville, se dresse la Porte de la Verdette, gardienne silencieuse de l’histoire. Son arc en plein cintre, taillé avec précision, raconte des siècles de passages secrets. Les corbeaux de pierre, perchés fièrement en son sommet, murmurent encore les légendes des mâchicoulis disparus. À l’intérieur, les marches d’un escalier ancien serpentent vers les remparts, invitant les curieux à fouler les traces des gardiens d’antan. Et là, dans une niche cachée, une Vierge à l’Enfant veille, éternelle et douce, sur les âmes qui traversent la voussure.

Histoire de Pradelles en Haute-Loire 10Un Echo du Passé Jadis, l’église Saint-Clément s’élevait, majestueuse, sous le regard bienveillant de l’archiprêtre de Sablières. Ses murs résonnaient des chants et des prières, écho vibrant des 11e et 12e siècles. Mais le temps, ce sculpteur impitoyable, a réduit sa gloire en poussière. Les pierres sacrées, témoins muets de la ferveur passée, ont trouvé une seconde vie dans l’édifice de Pradelles. Près du chemin de Compostelle, les ruines de la chapelle Saint-Clément se dressent, vestiges d’un enclos prieural oublié, où le sol garde l’empreinte d’une abside semi-circulaire. L’ossuaire, voûté d’arches anciennes, cache en son sein une fosse profonde, gardienne des secrets enfouis. Deux sarcophages de pierre, nichés sous une voûte brisée, veillent sur l’entrée, tandis que la fontaine Sainte-Reine murmure à l’oreille des sarcophages éparpillés. En contrebas, les fondations d’un bâtiment énigmatique susurrent l’histoire d’un possible prieuré-cure. Mais hélas, l’avidité des hommes, armés de dynamite, a ébranlé ces murs chargés d’histoire, laissant derrière eux le silence des siècles perdus.

La Chapelle des Pénitents de Pradelles est un témoin silencieux d’une tradition séculaire. Née dans l’Italie du 13e siècle, la ferveur pénitentielle a traversé les Alpes pour s’épanouir en France dès le 15e siècle. C’est après 1550 que ces confréries de dévotion se sont épanouies, en particulier dans le sud de la France.

La Haute-Loire vit naître sa première confrérie au Puy en 1584, un phare spirituel qui rayonna tout au long du 17e siècle. À Pradelles, les pénitents vêtus de blanc, symboles de pureté et de renouveau, se rassemblaient sous la bannière du Gonfalon ou du Saint-Sacrement. La confrérie de Pradelles, dès ses origines, possédait sa propre chapelle - un privilège rare, signe de son importance. Mais en 1680, le feu consuma l’édifice primitif. Avec foi et détermination, la communauté des prêtres releva les cendres pour ériger une nouvelle chapelle, inaugurée en 1696. En janvier 1790, cette chapelle devint l’épicentre de la démocratie naissante, accueillant les électeurs pour la formation de la première municipalité révolutionnaire de Pradelles.

Histoire de Pradelles en Haute-Loire 11Mais les aléas de l’histoire la transformèrent, et elle fut vendue comme bien national en 1796. La chapelle connut une métamorphose, devenant grange, perdant une partie de son âme mais conservant sa façade du 17e siècle. Cette façade ouest, avec son encadrement monumental en pierre, évoque un arc de triomphe, gardien des souvenirs d’antan. La porte, encadrée de piédroits ornés de chapiteaux de feuillages et surmontée de niches, arbore fièrement une pierre gravée de deux cœurs et d’une croix de Malte, témoignage de l’engagement des pénitents sous l’inscription “Societas Gonfalonis” et la date de 1696. Aujourd’hui, l’intérieur dépouillé de la chapelle appelle à la contemplation, même si le temps a effacé les décors d’origine. Un lieu qui, malgré les épreuves, reste un symbole de la foi et de l’histoire de Pradelles.

Histoire de Pradelles en Haute-Loire 12Dans l’antique bourgade de Pradelles, un joyau médiéval se dresse fièrement : la Tour de Rochely. Jadis, ce lieu était un carrefour vital, unissant le Gévaudan et le Velay. Au 14e siècle, alors que les guerres de Religion faisaient rage, cette tour, érigée par la noble famille des Rochelix, servait de bastion avancé, protégeant la ville des maraudeurs et des invasions. Aujourd’hui, bien que les archères et meurtrières aient disparu, leurs ombres hantent encore les murs, témoins silencieux d’un passé tumultueux.

La Porte du Besset, autrefois deuxième rempart après la porte principale de La Halle, se tenait comme un gardien stoïque de Pradelles. Édifiée au début du 14e siècle, elle incarnait la résilience d’une ville sortant des cendres de la guerre de Cent ans. Aujourd’hui, privée de ses défenses, elle s’ouvre sur deux arcs en tiers point, vestiges d’une époque où la herse tombait lourdement pour protéger les habitants des menaces extérieures.

Au cœur de Pradelles, la Maison Frévol se dresse comme un monument à la prospérité médiévale. Située sur la voie Regordane, la bourgade prospéra, entourée de ses murailles protectrices. Au 16e siècle, elle devint un centre militaire et religieux crucial. Les maisons de la place de la Halle, avec leurs galeries à arcades, racontent l’histoire des familles influentes qui y résidaient, tissant le tissu social et économique de la ville.

La Fontaine au Melon, couronnée d’une sculpture de melon, est un hommage discret au chemin de St-Jacques de Compostelle. Les pèlerins, en route vers Saint-Gilles, s’arrêtaient ici, dans ce qui était le cœur battant de Pradelles. Les marches menant à la fontaine évoquent la coquille emblématique du pèlerin, et l’eau qui y coulait était le sang vital du village, un lieu de rencontre et de partage pour tous ses habitants.

 

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